Elle aime les chevaux ! Ils la fascinent , elle rêve de connaître l'ivresse de la vitesse sur leur dos. Elle en prend soin, fabrique pour eux des remèdes traditionnels. Mais les chevaux sont réservés aux hommes. Comment transgresser les traditions, les règles établies ? Elle demande à accompagner son père et se révèle alors bonne cavalière. Elle apprend ensuite à tirer à l'arc, se met à manier les armes comme personne et intègre l'armée. Son père l'entraîne à l'art de la guerre, aux stratégies militaires et la nomme cheffe des armées. Elle se montre farouche et redoutable sur les champs de bataille; elle sauve plus d'une fois son peuple des tribus ennemies.

Yennega est belle et tous les princes aux alentours veulent l'épouser. Elle aussi veut se marier et avoir des enfants mais son père ne trouve aucun prétendant digne d'elle. Mécontente, elle fait pousser un champ de gombo, s'en occupe jusqu'à ce qu'il soit mûr et le laisse mourir sur pied... A son père outré de son irresponsabilité, elle répond que "si un fruit mûr n'est pas cueilli, il durcit, ou pourrit sur l'arbre ".

Pour signifier à Yennega qui est le chef, il la fait enfermer mais elle s'enfuit. La princesse se retrouve seule, loin de son royaume. Ses pas la conduisent jusqu'à une case isolée où vit un jeune chasseur, Rialé. Lui aussi est un prince qui a fui son royaume pour échapper à un destin tout tracé.

De leur union, naîtra un garçon, Ouedraogo ( qui signifie "cheval mâle" ou étalon"). Un peu plus tard, il rendra visite à son grand-père maternel et reviendra avec du bétail, des serviteurs et des guerriers. Yennega et Rialé pourront créer le village de Morosi, premier village de la dynastie mossi. D'après la légende, Yennega et Rialé auraient eu un autre fils, Diaba Lompo, fondateur de la dynastie Gourmantché.

La légende de YENNEGA, selon Monsieur Roger Bila KABORE :