Burkina Faso, pays d'Afrique occidentale, enclavé entre le Mali, au nord et à l'ouest, le Niger, à l'est, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte-d'Ivoire, au sud.
L'ancienne Haute-Volta, qui couvre
une superficie de 274 200 km2, a pris en 1984 le nom de Burkina Faso, signifiant «!le pays des hommes intègres!»,(en langues Moré et Dioula) alors qu'était instauré un régime militaire socialisant.

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Relief et hydrographie
Le Burkina Faso est constitué principalement d'un plateau d'une altitude moyenne de 250 à 350m qui s'effondre brutalement au sud-ouest (falaise et chutes de Banfora) et s'abaisse dans le nord en direction de la vallée du Niger.
De faible déclivité, ce plateau est drainé à l'ouest par le Comoé, à l'ouest et au sud par la Volta Noire (Mouhoun) -la seule rivière pérenne-, la Volta Rouge (Nazinon) et la Volta Blanche (Nakanbe), dont la confluence, au Ghana, donne naissance au fleuve Volta. À l'est, naissent de petits affluents non navigables du Niger dont le plus important est la Pendjari.

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Climat
Le climat est de type sahélien au nord et soudanais dans le reste du pays. De novembre à mars s'étend la saison sèche, durant laquelle souffle l'harmattan, vent chaud et sec originaire du Sahara, et qui se caractérise par une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit. De mars à mai, durant l'«hivernage», règnent chaleur et humidité.

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Le niveau des pluies passe de plus de 1300mm au sud-ouest, région la plus productive du pays, à moins de 254mm au nord!; c'est en été qu'il est le plus élevé. Les amplitudes thermiques sont élevées dans le Nord (15 à 45!°C)!; ailleurs, les températures varient de 21,1 à 26,7!°C.

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Flore et faune
Le plateau, de nature latéritique, est recouvert d'une savane arbustive et d'une forêt claire, une brousse à épineux couvrant sa partie septentrionale.Dans les régions basses du Sud-Ouest prédomine une forêt plus humide, des forêts galeries bordant les rivières.
  La faune comprend le lion, la panthère, l'éléphant, l'hippopotame, le buffle, l'antilope (hippotrague, kob de Buffon) et le crocodile.
Le petit gibier abonde.

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Le développement économique du Burkina Faso est handicapé notamment par l'enclavement du pays et par la pauvreté de son sol latéritique qui ne retient pas l'eau. L'approvisionnement en eau constitue un problème crucial à la fin de chaque saison sèche mais depuis l'an 2000 ,des puits creusés à 60m de profondeur ont permis à 75% de la population un accès à l'eau potable et, sauf dans le Sud, les possibilités d'irrigation sont réduites.
Ressources naturelles

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Environ 11% du territoire sont cultivés, parfois de façon itinérante, et 37% sont couverts de pâturages. Le sous-sol, en revanche, offre des possibilités: le Burkina Faso, réputé autrefois pour ses petits gisements d'or et le travail de ses forgerons (l'alimentation des bas fourneaux pour la réduction du minerai de fer a pu contribuer au déboisement du pays), possède aussi des gisements de manganèse, de cuivre, de fer, de cassitérite (minerai d'étain) et de phosphates.
Démographie
La population du Burkina Faso était estimée à 11 000 000 habitants en 2002, pour une densité de 37personnes au km2. Les difficultés naturelles entraînent une forte émigration vers les plantations et les ports de Côte-d'Ivoire, où vivent près de deux millions de Burkinabés, du Ghana, du Togo, et même du Nigeria. L'émigration peut également être saisonnière,les hommes quittant leur village plusieurs mois par an,durant la longue saison sèche au cours de laquelle toute vie agricole est arrêtée, pour travailler dans les ports de la côte ou dans les plantations de café ou de cacao de la zone forestière
(Côte-d'Ivoire,Ghana).Le taux de mortalité infantile s'élevait,dans la première moitié de la décennie 1990
,à 130 p.1000!;l'espérance de vie étant estimée à 46,3 ans.
Les Lobis, les Gourounsis et les Sénoufos seraient les premiers habitants du pays. Les Mossis constituent 46% de la population et donnent au pays une cohésion culturelle et politique!;

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Ils se sont installés au cours de migrations anciennes ainsi que les Bobos 7%, les Gourmantchés et d'autres groupes de langue mandé. Les Fulanis, pasteurs peuls,10% vivent en symbiose économique avec les agriculteurs traditionnels.Dans le Nord, les grands troupeaux des éleveurs touareg et peuls parcourent une steppe frappée par les sécheresses avant d'être convoyés vers le sud pour nourrir les pays méridionaux (Côte-d'Ivoire, Ghana) où la trypanosomiase (ou maladie du sommeil) représente un obstacle à l'élevage.
Un quart seulement de la population burkinabé habite les villes. Ouagadougou, la capitale,1 000 000 d'habitants est la plus grande ville, Bobo-Dioulasso, le grand centre économique (700 000 habitants). Le Burkina est divisé en trente provinces
.
Langues et religions
Le français est la langue officielle. Les langues de la famille soudanaise, comme le moré (mossi) et le dioula, la langue des commerçants, sont parlées par la majeure partie de la population. Environ 65% des Burkinabés pratiquent les religions traditionnelles animistes qui imprègnent l'islam (25% de la population) et le catholicisme (10%).


L'école est gratuite et obligatoire pour les enfants de 7 à 13 ans, mais, en raison du manque d'enseignants et du caractère rural du pays, un tiers seulement des enfants peut en bénéficier réellement.

Éducation
Le niveau d'alphabétisation demeure très insuffisant!; moins d'un habitant sur cinq sait lire et écrire soit 19% des adultes.
Moins de 1% des jeunes Burkinabés suivent un cursus dans l'enseignement supérieur, à l'université de Ouagadougou et dans les établissements d'enseignement professionnel. Des bourses permettent à certains étudiants de compléter leur formation dans des universités européennes et africaines plus importantes (au Sénégal, en Côte-d'Ivoire et en France notamment).

La scolarisation des filles

Malgré des efforts importants de la part des pouvoirs publics, 19% des enfants de 12 à 17ans étaient scolarisés dans l'enseignement secondaire en 2002.

Culture
Les émissions radiophoniques sont produites en français et dans la dizaine de langues nationales. Le pays possède une presse vivante au ton parfois mordant (six quotidiens et plusieurs hebdomadaires) qui reflète une vie politique et syndicale traditionnellement animée. Ouagadougou accueille, tous les deux ans, le Fespaco, festival panafricain du cinéma qui s'est imposé sur le marché mondial. Le pays a développé sa propre filière cinématographique, avec une école nationale du cinéma et une société de production privée (voir Africain, cinéma).
L'expression artistique des Mossis et des Bobos est proche de celle des peuples de la savane occidentale.
L'art contemporain s'inspire de ces cultures traditionnelles mais est également marqué par l'influence islamique et a développé une créativité originale autour de la récupération d'objets manufacturés
Gouvernement et vie politique
Depuis l'indépendance, en 1960, la Haute-Volta, puis le Burkina Faso, n'avait connu que de rares périodes de multipartisme (de 1970 à 1974 et de 1978 à 1980). En juin 1991, une Constitution démocratique, instaurant un régime présidentiel, a été approuvée par référendum. Cette première consultation électorale fut suivie par une série d'élections. En décembre 1991, Blaise Campaoré, parvenu au pouvoir en 1987 après le coup d'État de 1987 et l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, fut élu président de la République à l'issue d'une élection boycottée par l'opposition, rassemblée au sein de la Coalition des forces démocratiques. Les législatives multipartites de 1992 furent de même remportées par le parti au pouvoir, l'Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du Travail (ODP/MT) au sein duquel ont été choisis, depuis, les Premiers ministres successifs. La démocratisation, cependant, se poursuit et si les élections municipales du 12février 1995 ont confirmé la puissance de l'ODP/MT, le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP), mouvement appartenant à l'Internationale socialiste et première force de l'opposition, a enlevé 11p.100 des conseils municipaux.

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Agriculture
L'agriculture, qui emploie les trois quarts de la population active et contribue pour 44p.100 au PNB, connaît de grandes difficultés sur le plateau mossi en raison de la pauvreté du sol et de l'aridité du climat. Les plans de développement portent sur l'éradication de l'onchocercose (la cécité des rivières, voir Filaire) dans les vallées des Volta, jusque-là délaissées pour des raisons sanitaires, afin d'y installer des paysans. Depuis la réforme menée par Thomas Sankara, au pouvoir de 1983 à 1987, les terres sont la propriété de l'État.
La zone agricole, autre que celle réservée au sorgho et au mil, se trouve dans le Sud-Ouest, plus humide, où sont cultivés le riz et la canne à sucre. Au début des années 1990, les principales cultures vivrières (sorgho et mil) occupaient plus des deux tiers de la superficie des terres cultivées. L'arachide, le coton et la canne à sucre sont les grandes cultures d'exportation. Le riz, céréale plus onéreuse, consommée surtout en ville, est exportée en partie. Les femmes participent autant, sinon plus, que les hommes aux travaux agricoles.
Une des richesses agricoles du Burkina Faso est l'élevage, mais les sécheresses qui affectent le Sahel empêchent les éleveurs de gérer convenablement leurs troupeaux d'une année sur l'autre (4millions de bovins en 1993). Le bétail est dirigé sur pied vers les pâturages plus riches du Sud avant d'être expédié vers les zones de consommation de la côte. Le maintien de l'équilibre alimentaire et le souci de pallier les aléas climatiques constituent un des grands problèmes du pays. La pêche traditionnelle en rivière et dans les mares est pratiquée partout où cela est possible (7000tonnes environ en 1993).

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Économie
Le Burkina Faso est un pays très pauvre. Le produit intérieur brut réel(PIBH) était estimé en 1998 à 780 dollars par habitant.
La production agricole vivrière ne suffit pas à nourrir la population burkinabé, une des plus importantes de l'Afrique sahélienne. Le développement du secteur minier, amorcé récemment, représente un espoir pour le pays, endetté, en 1994, à hauteur de 1,23 million de dollars. L'aide extérieure est importante!; elle peut être privée (organisations non gouvernementales) ou publique et vient principalement de la France et de l'Union européenne. Après plus de douze années d'économie étatisée, le Burkina Faso, sous l'égide du Fonds monétaire international, s'est converti à l'économie libérale et a engagé un programme de privatisations importantes.
Mines et industrie
L'exploitation du gisement de manganèse de Tambao, commencée en 1993, suscite de grands espoirs, mais nécessite le prolongement de la voie de chemin de fer de Ouagadougou!; le gisement d'or de Poura a donné 3tonnes de métal en 1994. La région septentrionale est également riche en bauxite, magnétite, zinc, nickel et phosphates. Le principal domaine industriel est l'agroalimentaire (brasserie, boulangerie), en plus d'une chaîne de montage de motocyclettes pour une marque française. Le recyclage systématique des objets manufacturés, alimentant un marché parallèle important, est indispensable pour le pays.
L'électricité est produite dans des centrales thermiques dont la majeure partie fonctionne au pétrole raffiné. Elles fournissaient, à la fin des années 1980, 125millions de kWh par an. La récente mise en service des barrages de Kompienga et de Bagré en 1993 autorise des espoirs d'autosuffisance énergétique dans un proche avenir.
Échanges
La monnaie est le franc CFA, émis par la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest. Il a été dévalué de 50% en 1994(100 francs CFA=1franc français).
Le Burkina Faso exporte surtout du bétail, du coton, des noix de karité (beurre végétal qui entre dans la composition du chocolat) et de l'arachide. La balance commerciale est déficitaire, car le pays importe tous ses produits pétroliers, métalliques et ses machines. En rendant compétitifs ses produits alimentaires et son bétail, la dévaluation du franc CFA, si elle a eu un coût social élevé, a favorisé le Burkina Faso dans ses exportations vers la côte, et même sur le marché international pour le coton et l'or. Au début des années 1990, les importations étaient estimées à 707millions de dollars par an, contre 276millions pour les exportations. La France, l'Italie et la Côte-d'Ivoire sont les principaux partenaires commerciaux. L'économie burkinabé est historiquement très liée à celle de la Côte-d'Ivoire à travers le commerce du bétail et l'immigration saisonnière facilitée par la ligne de chemin de fer Ouagadougou-Abidjan.
Construite à l'époque coloniale, cette voie ferrée était autant destinée à désenclaver le Sahel qu'à favoriser la venue des habitants de l'ancienne Haute-Volta pour travailler dans les plantations de la zone forestière ivoirienne (bois, café, cacao).

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Le pays dispose d'environ
11230km de routes assez bonnes,
dont un tronçon de la route transsahélienne.